La Galerie Martel Paris a le plaisir de présenter, à compter du jeudi 15 mai 2025, la première
exposition de l'artiste américain Adrian Tomine.
Si l’on s’intéresse à l’expression de soi, à l’exploration de l’intime dans la bande dessinée contemporaine, le nom d’Adrian Tomine résonne depuis plus de 30 ans.
Au mitan des années 90, le travail de ce jeune auteur nord-américain (né en 1974 en Californie) fut déterminant pour toute une génération. Son approche délicate et sensible, son travail tout en retenue étaient certainement davantage en prise directe avec un lectorat curieux, dans l’attente d’une évolution qui frémissait encore.
Enfant de parents nés en camps d’internement américano-japonais durant la seconde guerre mondiale, il étudie la littérature à Berkeley, où il lance à 16 ans une première série de fanzines auto-édités. Il n’a que 20 ans lorsque la maison d’édition Drawn & Quarterly publie le premier numéro d’Optic Nerve.
La dépiction très juste de nos sociétés malades, l’inconfort permanent imposé par les relations humaines, la difficulté de trouver sa place : le propos oscille entre spleen et cynisme, amertume et vulnérabilité, et réussit à toucher comme rarement. Et si l’autobiographie n’est pas au centre immédiat des récits, l’expression de soi y est évidente.
Son dessin est à l’unisson, porté par une ligne et un encrage très lisible lorgnant vers l’épure, et par un travail soigné sur les cadrages, les plans, qui installe une rythmique narrative rare. Les vides, les hésitations ne sont jamais écartés, comme dans la vraie vie. En faisant de ces non-instants des ingrédients à part entière, Adrian Tomine s’inscrit au passage comme un minutieux observateur du monde qui l’entoure.
Marqué par des maîtres de la scène indépendante comme Jaime Hernandez, Harvey Pekar ou le maître du gekiga Yoshihiro Tatsumi, Tomine est un autodidacte passionné et déterminé. Sans passage en école d’art ni formation particulière, il trouve néanmoins un formidable autre chemin : il est le voisin des cartoonists Richard Sala et Daniel Clowes, et leur fréquentation régulière sera des plus précieuses.
Des années plus tard, démarrera progressivement une réflexion sur son rapport à la bande dessinée, bientôt suivie d’une évolution visible également dans son dessin, jusque dans son trait. Cette maturité l’éloigne de ce qui avait pu être perçu jadis comme une posture, et Tomine s’ouvre : à la légèreté, à l’humour, et plus formellement, à réenchanter son travail plastique.
Par ailleurs, au delà des histoires qu'il raconte, le soin particulier qu’il a toujours porté aux décors, ses changements de plan, les exigences de sa mise en scène sont autant d’échos au langage cinématographique qui finissent naturellement par aboutir à une bascule évidente en 2021, lorsque sort le film Les Olympiades réalisé par Jacques Audiard (adaptant Les intrus, éd. Cornélius) puis en 2023, Shortcomings de Randall Park, où l'auteur adapte son propre travail (Loin d’être parfait, éd. Delcourt).
Adrian Tomine apparaît régulièrement en couverture du New Yorker, dans les pages de Time, de Esquire ou de Rolling Stone. Auteur essentiel reconnu pour son travail, avec plusieurs Eisner awards et diverses autres distinctions prestigieuses en poche, il vit désormais à New York, où il travaille à plusieurs projets tout en consacrant l’essentiel de son temps à sa famille.
Julien June Misserey
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