FR - Souad Abdelrassoul (Égyptienne, née en 1974). Vit et travaille au Caire

La technique de Souad Abdelrassoul s'étend à différents médias, incorporant le dessin, la peinture, la sculpture et le graphisme. Travaillant entre l'abstrait et le figuratif, elle entrelace les formes humaines, animales et végétales, estimant que nous sommes tous intrinsèquement liés à la terre. Des figures arborescentes aux veines et artères ramifiées et des créatures géantes ressemblant à des insectes fusionnent sur ses toiles pour rappeler au spectateur le lien vital entre nos vies intérieures et le monde extérieur dans lequel nous vivons.

Adoptant une touche surréaliste, les peintures d'Abdelrassoul exaltent le féminin et l'émotionnel. Elles explorent l'idée de la femme moderne, inspirée par sa propre expérience de la vie au sein d'une société patriarcale. Nombre de ses motifs abordent ces questions, tout en faisant référence à des artistes et à des pratiques qu'elle admire. Réfléchissant à ses expériences en tant que mère, Abdelrassoul attire l'attention sur la manière dont les femmes évoluent et s'adaptent dans des environnements oppressifs. S'inspirant souvent de mythes et de légendes familiers, elle dépeint à travers ses personnages des histoires qui remettent en question le rôle des femmes dans la société et l'histoire culturelle d'une manière perturbatrice et qui incite à la réflexion. En reconceptualisant les perceptions de l'espace, elle transforme les notions de forme, de science et de nature en des œuvres d'art..

Abdelrassoul a obtenu une licence en beaux-arts en 1998 à l'université d'El Minya et, en 2005, une maîtrise en histoire de l'art. En 2012, elle a obtenu un doctorat en histoire de l'art moderne. Depuis 1998, elle participe fréquemment à des expositions collectives et individuelles au Caire, ainsi qu'à Nairobi, à Beyrouth et aux États-Unis. Parmi ses expositions récentes, citons: Comme une seule grenade (Like a Single Pomegranate), Fondation Almas à la galerie Fitzrovia, Londres, 2023, A Never Ending Longing (Un désir sans fin), Cromwell Place, Londres, 2022 ; Behind the River (derrière le fleuve), Circle Art Gallery, Nairobi, 2021 ; East African Encounters (Rencontres en Afrique de l'Est), Cromwell Place, Londres, 2021. Elle a exposé dans des salons d'art internationaux à Londres, Dubaï, Marrakech et à l'Armory Show de New York. En 2022, son tableau The Magician (2021) a été acquis par le Musée d'art Chazen de l'université de Wisconsin-Madison aux États-Unis. Elle est également représentée dans la collection du Musée d'art de Worcester dans le Massachusetts, aux États-Unis. Abdelrassoul figure dans l'ouvrage 300 Great Women Painters (300 grandes femmes peintres) publié en 2022 par Phaidon Press. En 2022, son œuvre a été commandée pour la façade de la Hayward Gallery, au Southbank Centre de Londres.

EN - Souad Abdelrassoul (Egyptian, b. 1974). Lives and works in Cairo

Souad Abdelrassoul’s practice spans various media, incorporating drawing, painting, sculpture and graphic design. Working between the abstract and figurative, she intertwines human, animal and vegetal forms, believing we are all intrinsically connected to the earth. Tree-like figures with branching veins and arteries, and giant insect-like creatures, merge on her canvases to remind the viewer of the vital bond between our internal lives and the exterior world we live in.

Adopting a surrealist touch, Abdelrassoul’s paintings exalt in the feminine and the emotional. They explore the idea of the modern woman, informed by her own experiences of living within a patriarchal society. Many of her motifs address these issues, whilst also making reference to artists and practices that she admires. Reflecting on her experiences as a mother, Abdelrassoul draws attention to the ways women evolve and adapt in oppressive environments. Often using familiar myths and legends, she paints stories through her figures that question the roles women hold in society and cultural history in disruptive and thought-provoking ways. By reconceptualizing perceptions of space, she repurposes notions of form, science and nature into strikingly personal configurations.

Souad Abdelrassoul graduated with a BFA in 1998 from El Minya University and in 2005 completed her master’s degree in History of Art. In 2012 she completed her PhD in Modern Art History. Since 1998 she has exhibited frequently in group and solo exhibitions in Cairo, as well as in Nairobi, Beirut and the USA. Her recent exhibitions include: Like a Single Pomegranate, Almas Foundation at the Fitzrovia Gallery, London, 2023, A Never Ending Longing, Cromwell Place, London, 2022; Behind the River, Circle Art Gallery, Nairobi, 2021; East African Encounters, Cromwell Place, London, 2021. She has exhibited at international art fairs in London, Dubai, Marrakech and at The Armory Show in New York. In 2022 her painting The Magician (2021) was acquired by the Chazen Museum of Art at the University of Wisconsin-Madison in the USA. She is also represented in the collection of the Worcester Art Museum in Massachusetts, USA. Abdelrassoul features in 300 Great Women Painters published in 2022 by Phaidon Press and in 2023, had a monograph published by Almas Foundation accompanying the exhibition Like a Single Pomegranate. In 2022 her work was commissioned for the facade of the Hayward Gallery, Southbank Centre in London.

FR - Sujay Shah (Kenyan, né en 1991). Vit et travaille à Nairobi

La méthode de Sujay Shah réfléchit sur les idéologies, les mythes et les histoires culturelles entremêlées, et s'interroge sur la manière dont nous pouvons faire face aux passés coloniaux qui sont intégrés dans notre environnement. Dans ses peintures récentes, Shah déconstruit, satirise et critique certains des héritages néfastes du colonialisme à travers le prisme de la chasse au gros gibier. La présence de certains objets dans les maisons kenyanes, les country clubs et les lodges de safaris, tels que les tapis en peau et les têtes d'animaux montées, sont autant de rappels obsédants de cette histoire violente. Dans ses dioramas fictifs et ses natures mortes, les actes de brutalité côtoient les objets de luxe, tels que les objets victoriens, l'argenterie et les chandeliers, remettant en question la notion de "civilisation". Entremêlant horreur, humour et surréalisme, les animaux exaspérés sont soumis à divers états d'irrespect, ce qui mine et banalise encore davantage la nature alambiquée de ces chasses. En se référant à des aspects de l'exposition muséale, différents moments sont fusionnés en une seule image, analogue à la façon dont la perception et le romantisme de l'Afrique ont été fabriqués, exotisés et stéréotypés : des images qui se perpétuent et nous hantent encore aujourd'hui.

Shah a obtenu une licence en beaux-arts au Savannah College of Art and Design en 2013. Après l'université, il a vécu à New York, où il a travaillé comme assistant d'atelier pour les artistes Paul Bloodgood et Anne Chu. Shah a exposé aux États-Unis - à Savannah, en Géorgie, à New York - et en France. Ses œuvres font partie de la collection permanente du Savannah College of Art and Design. Au Kenya, ses expositions collectives comprennent Fictions,Circle Art Gallery, 2022 ; Various Small Fires (Divers petits incendies), Circle Art Gallery, 2021 ; I Will See What I Want To See (Je verrai ce que je veux voir), Circle Art Gallery, 2019 ; If Not Now (Si ce n'est pas maintenant), the Cave Bureau, 2018. En 2022, il reçoit une bourse de voyage à Venise du Wangechi Mutu Studio et effectue une résidence à 32 Degrees East, en Ouganda, en 2023. Il présente sa première exposition personnelle Forgive us for our Skins (Pardonnez-nous pour nos peaux) dans le nouvel espace de la Circle Art Gallery en 2023 et, en 2024, il présente sa première exposition personnelle dans un musée au SCAD Museum of Art d'Atlanta, The Slant of Thirsting Mouths.( L'inclinaison des bouches assoiffées.)

EN - Sujay Shah (Kenyan, b. 1991). Lives and works in Nairobi

Sujay Shah’s practice reflects on intermingled cultural ideologies, myths and histories, and questions how we can cope with the colonial pasts that are built into our surroundings. In his recent paintings, Shah deconstructs, satirises and critiques some of the harmful legacies of colonialism through the lens of big game trophy hunting. The presence of certain objects in Kenyan homes, country clubs and safari lodges, such as skin rugs and mounted animal heads, serve as haunting reminders of this violent history. In his fictitious dioramas and still lives, acts of brutality go side by side with luxury items, such as Victorian objects, silverware and candelabras, challenging notions of what it means to be "civilised”. Intertwining horror, humour and surrealism, the exasperated animals are subjected to various states of disrespect, further undermining and trivialising the convoluted nature of these hunts. By referring to aspects of museum display, different moments are merged into a single image, analogous to how the perception and romance of Africa has been fabricated, exoticized and stereotyped: images which still perpetuate and haunt ustoday.

Shah graduated with a BFA in Painting from the Savannah College of Art and Design in 2013. After college he lived in New York, working as a studio assistant for artists Paul Bloodgood and Anne Chu. Shah has exhibited in the US – in Savannah, Georgia and New York – and in France. His work is featured in the permanent collection of the Savannah College of Art and Design. In Kenya, his group exhibitions include Fictions, Circle Art Gallery, 2022; Various Small Fires, Circle Art Gallery, 2021; I Will See What I Want To See, Circle Art Gallery, 2019; If Not Now, the Cave Bureau, 2018. In 2022 he was awarded a Venice travel fellowship by Wangechi Mutu Studio and did a residency at 32 Degrees East, Uganda in 2023. He had his first solo exhibition Forgive us for our Skins at Circle Art Gallery's new space in 2023, and in 2024, had his first museum solo at the SCAD Museum of Art, Atlanta, The Slant of Thirsting Mouths.

Art Paris 2024, Booth J8