Drawing Now:
Zéphir
du 26 AU 30 MARS 2025
STAND B16
Zéphir (son deuxième prénom) est né en 1992. Fraîchement diplômé de l’école Estienne, il participe à diverses revues et collectifs avant de signer, à 21 ans, un premier livre déjà éminemment personnel. Tiré de son projet de fin d’études, Le Grand Combat (Futuropolis, 2014), distille quelques notions déjà essentielles pour l’auteur : le questionnement sur la place qu’il nous faut trouver en ce monde, sur l’acceptation des vicissitudes de la vie et celles qu’il faut combattre.
L’ouvrage fait preuve d’une sensibilité rare, laisse le regard trouver son propre rythme. Dans le même temps, il affiche une sorte d’incapacité à se contenter d’un mode d’écriture plastique unique et donne le tournis, déployant une appétence folle pour les expériences quant au signe, au trait, à la matière. « Je me lance sur la page avec une intuition plus qu’une vision définie, presque instantanément trahie par ce qui surgit. Je poursuis au risque de ruiner l’équilibre laborieusement obtenu et, quasi systématiquement, je le ruine. J’espère un jour ne plus avoir à commencer par rater un dessin pour pouvoir m’y lancer librement ensuite », explique l’artiste.
En 2016 paraît L’Esprit rouge (Futuropolis) dont il est co-auteur, signant le dessin sur un texte de Maximilien le Roy. Consacré au fameux voyage d’Antonin Artaud au Mexique en 1936, il fallait un univers graphique fort singulier pour accompagner la restitution d’une expérience intérieure et artistique qui ne l’était pas moins. Là encore, le livre convoque tout un champ des possibles afin de répondre au spectre des ressentis sensoriels et émotionnels qu’un tel projet nécessitait.
Dans La Mécanique des vides (Futuropolis, 2022), Zéphir enfonce ici le clou d’une exploration visuelle hors normes, la conjuguant à une solide expérience de son rapport au mot, au verbe. Car mettre sur l’auteur la seule étiquette d’aventureux plasticien seulement serait un manquement, tant les mots et leur usage apparaissent essentiels dans son travail. La Mécanique des vides, c’est notamment le signe-dessin qui sublime l’importance du signe-mot. Et, à peine un an plus tard, une nouvelle conjugaison des deux s’incarne dans Rondes de nuit (Fidèle, 2023).
Les gouaches sur carton plume exposées (accompagnées de pastels à la cire, de marqueurs peinture à base d’eau, de crayons de couleurs) de format A3+ creusent l’écart avec les précédents travaux dans leur radicalité ; mais cette fois le narratif s’invite par la bande, de manière bien plus sous-jacente.
Zéphir vit et travaille à Paris.