Thomas Klotz est né en 1977 à Seclin, dans le nord de la France. Il vit et travaille à Paris.
Fasciné depuis toujours par les coloristes américains, il se fait remarquer en 2019 avec son premier livre, Northscape, consacré aux mutiques paysages périurbains du Nord. Il porte son attention sur le quotidien, le trivial, qui prennent sous son regard une épaisseur intrigante et singulière.
Son second ouvrage, Ève, la montagne et la jeune fille, se lit comme un conte sur la fragilité, les angoisses de sa fille face à la difficulté de grandir. Cette série fait l’objet d’une exposition à la galerie Nathalie Obadia en février 2021, intitulée I’ll never be young again. C’est un tout autre pan de son univers qu’il aborde à partir de 2021 avec Justice, en explorant à travers l’acte photographique les différentes notions qui se cachent derrière le terme de justice.
« Si l’on possède nombre de représentations de la justice, toutes pleines de symboles – là une balance, ailleurs l’architecture d’un palais, plus loin un glaive –, nous n’en possédons que peu d’images. Ne dit-on pas souvent que la justice est « sans visage » ? Ce qu’il nous manque, ce sont des visions dont le sens est ouvert, les formes inhabituelles, la parole silencieuse. Des parcelles descriptives qui prétendent moins dire la justice qu’en évoquer l’indicible présence au plus profond de nous-mêmes par un détail, une atmosphère : des images pour attester un imaginaire. La justice avait des représentations, Thomas Klotz y ajoute donc utilement des images. »
Michel Poivert